Publié en mai dernier, un décret est venu fixer les modalités de désignation et d’exercice du pharmacien correspondant : un professionnel désormais autorisé à renouveler les traitements chroniques et, le cas échéant, à ajuster leur posologie.
Objectifs poursuivis par les pouvoirs publics : simplifier le parcours de soins, et par là-même réduire les consultations médicales, mais aussi faciliter la prise en charge des maladies chroniques, en particulier dans les zones sous-médicalisées.
Attention : la mise en place effective du pharmacien correspondant sera possible lorsque la rémunération et le formulaire de déclaration auprès de l’Assurance maladie seront fixés par arrêté ministériel. Cette dernière étape devrait intervenir dans les semaines qui viennent.
Qui peut être pharmacien correspondant ?
Un pharmacien titulaire d’officine peut, avec son accord, être désigné comme pharmacien correspondant par un patient. Et en accord avec ce patient, il peut être suppléé dans cette fonction par un pharmacien exerçant dans la même officine (un pharmacien adjoint, par exemple). Le patient doit effectuer cette désignation auprès de l’Assurance maladie. De son côté, le pharmacien doit informer le médecin traitant du patient de sa qualité de pharmacien correspondant.
À savoir : si les patients sont tenus de déclarer un médecin traitant, la désignation d’un pharmacien correspondant est, quant à elle, facultative. Cela n’a donc aucune incidence sur les remboursements de médicaments de l’Assurance maladie.
À quelles conditions ?
Attention toutefois, le pharmacien désigné comme pharmacien correspondant doit participer à la même structure d’exercice coordonné que le médecin traitant du patient. Autrement dit, médecin traitant et pharmacien correspondant doivent faire partie de la même équipe de soins primaires, de la même maison de santé ou du même centre santé.
En outre, le pharmacien correspondant doit disposer de locaux équipés d’une isolation phonique et visuelle permettant un accueil individualisé des patients.
Pour quelles missions ?
Le pharmacien correspondant a la possibilité de renouveler périodiquement les traitements des maladies de longue durée (traitements chroniques). Mais aussi, si besoin, d’ajuster leur posologie. À condition, cependant, que l’ordonnance établie par le médecin l’y autorise. La possibilité offerte au pharmacien de renouveler le traitement et, éventuellement, d’en adapter la posologie pouvant concerner une partie seulement de l’ordonnance.
Important : la durée totale de la prescription et de l’ensemble des renouvellements effectués par le pharmacien correspondant ne doit pas excéder 12 mois.
Lorsqu’il renouvèle un traitement et, le cas échéant, en ajuste la posologie, le pharmacien correspondant doit en faire état sur l’ordonnance. Des informations qui doivent également être mentionnées dans le dossier pharmaceutique et le dossier médical partagé du patient.
À noter : les modalités d’information du médecin, notamment en cas d’ajustement de la posologie, sont définies par le projet de santé du dispositif auquel il appartient avec le pharmacien correspondant.
Décret n° 2021-685 du 28 mai 2021, JO du 30 : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043558014
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